En 1975, Gérard Lenorman sort ce titre “La Belle et la Bête”, inspiré du conte éponyme et dont les paroles commencent avec ces lignes :
C’est vrai que je suis né d’accouplements immondesEntre une veuve noire et un crapaud Toi ta mère est blondeEt ton père te couvre de cadeauxAutre monde autres façons La belle et la bête c’est un conte de fées Qui te distrayait quand tu lisais tes illustrés
Mais ce texte possède une signification particulière pour Gérard Lenorman, né en 1945 dans un lieu tenu par des religieuses accueillant des “filles mères” (la sienne avait 16 ans au moment de sa naissance) et de père “inconnu”. Il n’apprendra qu’en 1980, à 35 ans et cinq ans après avoir publié cette chanson, que son père était un soldat allemand, qui s’est enfuit à la fin de la guerre. Les contes ne sont peut-être pas tant des histoires pour enfants que des histoires d’enfants. Mais l’écoute de ce titre vous évoquera probablement autre chose encore, comme un déjà vu…
Un déjà vu, ou un “Second rendez vous”, vous aurez sûrement reconnu notre Jean-Mimi national. Alors qui plagie qui ? Personne en fait. En 1986, Jean-Michel Jarre reçoit la commande d’un projet de concert à Houston, pour fêter les 150 ans de l’état du Texas et les 25 ans de la NASA.
Extrait de presse de l’époque: “Sa mission à Houston consistait à mettre en valeur un site architectural de huit cents mètres d’ouverture, composé de gratte-ciel de verre, sur lesquels venaient se mirer deux mille spots de couleur sous un ciel balayé par des projecteurs de D.C.A. Au pied de l’hôtel Méridien, debout devant un grand synthétiseur en forme de palette magique, Jean-Mimi imagina pendant quatre-vingt-dix minutes une symphonie d’accords électroniques et de flux lumineux préalablement dosés par ordinateur.”
Budget du projet: 5 millions de dollars. C’est pas des milliards, mais comme on dit au billard chez les ricains, c’est quand même un peu les “balls on the table”. Il semblerait d’ailleurs que la phrase “Houston, we have a problem” n’ait jamais été prononcée par l’astronaute Jack Swigert, mais plus probablement par Jean-Michel Jarre, quand il réalise qu’il n’a que deux mois pour honorer sa commande. Du coup, il recycle des musiques qu’il a déjà écrites, comme ce “Second Rendez-Vous” qu’il avait composé une dizaines d’années plus tôt pour Lenorman. Et hop, ni vu ni connu, emballé c’est pesé.
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