Vous connaissiez peut-être les Tokyo Cuban Boys qui ont accompagné la grande Chiemi Eri, mais connaissiez-vous le Tokyo Ska Paradise Orchestra ? Si vous avez suivi les JO de Tokyo en 2020, vous les avez vus jouer durant la cérémonie de clôture, dans un stade complètement vide. Oui, c’est bien ça : un concert de ska, joué par un groupe japonais, dans un immense stade complètement vide, retransmis à la terre entière, et cela 75 ans jour pour jour, après que d’autres humains aient envoyé deux bombes atomiques sur ce pays. Un événement éminemment chargé de sens pour nous, humains, mais je veux bien croire que les autres espèces animales de notre planète aient parfois du mal à nous suivre.
Le TSPO commença en 1988 comme une fanfare de rue, sous l’impulsion du compositeur et percussionniste Asa-Chang. Mais ce dernier quitte le projet dès 1993, lassé de poum-tchaker, pour se lancer dans un nouveau projet plus solo: “Asa -Chang & Junray”. Il se fait aider par le guitariste et programmeur Hidehiko Urayama pour concevoir la “Jun-Ray Tronics“, un échantillonneur qui déclenche des sons à partir de la percussion captée en live. Le tabliste U-zhaan rejoint Asa-Chang en 2000 et ils sortent ensemble ce titre “Hana“— “Fleur” en japonais. Si vous ne parlez pas japonais couramment, voilà une traduction des paroles, avec toutes les réserves possibles sur ce qu’on peut attendre d’une traduction faite par une IA. Dans tous les cas, il y est question de fleur et d’un traumatisme lié à aux ténèbres qui ont suivi un “vent terrifiant”, pas de doute, on est bien au Japon.
Une fleur s’est éclose
Terriblement effrayée par le vent
Une fleur que personne n’avait jamais auparavant
S’est écloseJe croyais qu’aucune fleur ne pourrait se trouver là…
Et puis… alors que je pensais ainsi, il y eut une fleur
Une fleur que personne n’avait vue auparavant,
Une fleur qui ne pouvait pas être vue,
Une fleur qui ne pouvait éclore,
A éclosElle est là cependant, elle est là, c’est certain
Une fleur s’est éclose, terriblement effrayée par le vent
Une fleur que personne n’avait jamais auparavant
A éclosLa fleur se balançait, secouée par le vent
Terrifiée et chancelante
Le vent soufflait
Emportant avec lui les fleurs et les rumeurs
Et la fleur était si terrifiée par ce vent
Terrifiée, tremblante, chancelante, secouéeLa fleur pleurait, battue par le vent
Cette fleur qui n’avait jamais vu la lumière
Pleurait
Plus encore que le bruit du vent,
Le vent du bruit.
Tempête sur tempête sur tempête sur tempête
Et puis… et puis… la fleur… la fleur…
Pleurait.Plus de rêves. Plus de vent.
Les nuages non plus ne bougent plus.
Et pourtant, et pourtant, et pourtant…
La fleur choisit les ténèbres
Elle aime cette obscurité et y pleure
Elle pleure dans les ténèbres
Et pourtant, et pourtant, et pourtant…
La fleur était née pour pleurer dans les ténèbres
Elle est choisie, célébrée et aimée
Cette fleur qui n’avait jamais vu la lumière est choisie
Elle est choisie, elle est célébrée, elle est aimée
Elle semble avoir aimé l’obscuritéÔ fleur au cœur indomptable
La lumière sourit devant ton obstination
Que le vent n’ébranle pas
Que l’obscurité ne fait pas pleurer
Qui résiste à la coupe de celui qui aiguise ses ciseauxÔ fleur! Regarde la lune, pas les étoiles
Ô obscurité! La lune est la vraie lumière
Certes, les étoiles sont belles aussi
Mais les ténèbres, comme la lumière des étoiles
Ne sont pas bonnes
La lune est la vraie lumière.
Alors
Repousser les vagues de l’obscurité
Que la lune des ténèbres soit révélée
Que la lumière brille sur cette fleur
C’est ce que je souhaitais.
Et puis… et puis… et puis
La fleur a répondu
Elle a répondu juste une fois
Elle a répondu quatre fois
“Je ne veux pas de lumière, mais de l’eau s’il te plait!”
L’occasion de (re)découvrir cette chanson de Sade, sur l’album “Love Deluxe” en 1992, qui commence avec ces mots:
Il y a une femme en Somalie
Qui ramasse des perles sur le bord de la route
Une force plus grande que la nature
Maintient sa volonté en vie
(la traduction de la suite des paroles est laissée en exercice au lecteur)