On ne compte plus le nombre de westerns qui ont été repiqués dans des titres de hip-hop. Il faut dire que le minimalisme des dialogues dans ces films est favorable à la punchline. On parle peu, mais quand on le fait c’est pour tirer à balles réelles et mieux vaut viser juste pour ne pas finir du côté de ceux qui creusent. Les pochettes de disques de rap empruntent d’ailleurs beaucoup aux codes de l’affiche de western: une pose de bad-boy en légère contre-plongée, un rictus exprimant un subtil mélange de dédain et d’indifférence totale, et le regard de celui à qui on ne la fera pas au jeu du premier-qui-rira-aura-une-tapette. L’affiche de “Preparati la bara!” (“Django, prépare ton cercueil!” en français), western-spaghetti sorti en 1968 avec l’inénarrable Terence Hill n’y fait pas exception et son thème principal nous prend d’ailleurs pour des pieds-tendres avec son titre: “You’d Better Smile”.
Comme si on allait se laisser avoir! Ha ha ha!…
Et pan.
Ce sont les frères Gianfranco et Gian Piero Reverberi qui composent la bande originale, et parmi les diverses variations du thème le long du film, on trouve ce “Il Carico dOro” — “La cargaison d’or”. Une information qui ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, mais dans celles du beatmaker d’un duo issu de la “Dirty South“, cette mouvance du hip-hop émergeant dans la poussière du sud des USA dans les années 1990, en marge de l’East et la West coast qui dominent l’industrie musicale.
Après que Danger Mouse ait déniché cette pépite, les Gnarls Barkley dont nous parlions hier sauteront sur la diligence et seront classés en haut des charts avant même que leur album ne soit sorti, de quoi s’octroyer un bon pactole, quitte à lâcher une poignée de dollars pour faire taire les frères Reverberi. Cee-Lo a peut-être perdu la raison, mais pas le sens des affaires.