Aujourd’hui, une chanson d’Ahmed Wahby, poète et militant algérien né en 1921, considéré comme l’un des fondateurs du genre musical “El Asri” qui se développe à Oran dans les années 1940.
Ahmed Wahby vécut pendant une dizaine d’années à Paris après la seconde guerre mondiale, puis partit à Tunis soutenir le mouvement indépendantiste en créant la troupe musicale du FLN. C’est durant cette période des années 1960 qu’il semble avoir enregistré “Harguetni Eddamaa” ( حرڨتني الدمعة , “La larme m’a brûlé), un chant d’amour empli de mélancolie :
La larme m’a brûlé / depuis le jour où tu es partie, ô mon amour / mon âme vit dans les ténèbres / comme ton cœur est dur, oh oublie-moi / oh celui qui t’as peint à mes yeux / tu es mon âme et tous mes espoirs / tu vis dans mon imagination / et toi seul occupe mon esprit / Quand célébrerons nous les jours que nous avons perdus ? Quand nos cœurs les chantaient et s’en réjouissaient / Pourquoi partir et les oublier, alors que nous connaissons leur signification ?
Par la suite, Ahmed Wahby s’installera à Oran, ville dans laquelle il meurt en 1993… Quelques années plus tard, un rappeur franco-algérien de Vitry-Sur-Seine écrit un texte sur le folklore du retour au pays traditionnel de nombre d’algériens pendant les vacances d’été. Un écho de nostalgie, chanté sur une bande son de DJ Mehdi qui samplera le morceau d’Ahmed Wahby (ce qui lui vaudra d’ailleurs un petit procès par ses ayant-droits). C’était l’été de l’année 2000 et deux raps se disputaient le refrain le plus accrocheur: à Marseille, “Belsunce Breakdown” et à Vitry … ?
Lire la suite…