07 – La boule No 7

Les nombres sept et trente-sept ont beau être chanceux, “y’a des jours comme ça où tout ne va pas pour le mieux“, nous disait Kool Shen quand il avait de la fièvre pendant des heures (les nombres 38, 39, 40 n’étant pas chanceux).

8 million stories“, du groupe qu’on appelle une tribu qu’on appelle quête, relate une de ces sales journées, de celles qu’on a oublié de commencer par un petit étirement ou une toilette des tympans en bonne et due forme. De là, rien ne se passe comme prévu et le reste de la journée suit inexorablement la loi de Murphy: voiture braquée, portefeuille volé, oubli de fer à repasser, veste cramée, rendez-vous raté.

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06 — Charmeurs de serpents

Ce morceau de The Prodigy s’ouvre avec un accord wagnerien qui provient de la BO du film The Usual Suspect, sur lequel est appliqué un pitch-bend du plus mauvais goût et donc du meilleur effet, pour qui cherche à mettre un coup de pied dans la fourmilière des bonnes mœurs musicales. The Prodigy ne s’en tient d’ailleurs pas là, mais décide d’appeler son album “The Fat of The Land” en référence à une citation du dirigeant nazi Hermann Göring, reproduite dans le livret de l’album, et qui résonne de manière plutôt sinistre avec les propos actuels des dirigeants va-t-en-guerre de ce monde.

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05 — Debussoïd androïd

Dire que l’influence de Debussy est considérable dans la musique du XXe siècle  serait une lapalissade, au point que le musicologue Roger Nichols posait tout bonnement les choses ainsi:

(…) une liste des compositeurs du XXe siècle influencés par Debussy correspond pratiquement à une liste des compositeurs du XXe siècle tout court.

Et bam.

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04 — Transmutation spectrale

Cette œuvre de Giacinto Scelsi, composée en 1967 et jouée pour la première fois en 1969 à Venise, ne fut enregistrée et publiée qu’en 2005 (à ma connaissance) sur le label ECM, par la fameuse violoncelliste Marie-Frances Uitti, accompagnée ici par le Münchener Kammerorchester, et qui collabora pendant treize années de sa vie avec Scelsi, jusqu’à la mort de ce dernier en 1988.

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03 — A spacious house

En 1982, Jamie Principle, un jeune américain de 22 ans qui travaille dans la finance à Chicago et pratique la musique en dehors des heures d’ouverture de la bourse écrit la chanson “Your Love”. Ce titre reconnaissable dès les premières secondes par son ostinato électronique, qui déroule tout du long son motif ternaire sur une musique binaire (same old tricks), est l’occasion pour Jamie de confier à une certaine Lisa dont il s’est épris, qu’il transpire énormément quand elle est près de lui.

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02 — Glass mirror

Aujourd’hui quelques réflexions autour des musiques de Philip Glass, compositeur décrié par certains pour le minimalisme de ses ostinati à deux notes jugés simplistes, encensé par d’autres pour avoir forgé (avec Steve Reich, La Monte Young, Terry Riley, Moondog…) une esthétique de la répétition qui a, sans nul doute, influencé beaucoup de monde après lui, de Brian Eno à Yann Tiersen, de Hans Zimmer à Max Richter, de David Bowie à Colin Stetson…

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01 — Il était une fois dans l’Afrique de l’ouest

Une des musiques de film les plus iconiques est sans doute la BO du film de Sergio Leone “Il buono, il brutto, il cattivo” (c’est tellement plus chic en italien) et son fameux riff de flûte-façon-sifflet-de-train-à-vapeur.  Le thème d’Ennio Morricone, joué tantôt à la flûte, à l’ocarina, à la voix ou bien sifflée, selon les personnages qu’elle introduit, aurait apparemment été inspirée par le hurlement d’un coyote. J’ai un peu de mal à le croire.

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#24 — Si vous trouvez la Terre ennuyeuse

Lorsqu’en 1998 j’ai acheté l’album “Psyence Fiction” de U.N.K.L.E., le projet à géométrie variable de James Lavelle, fondateur du label Mo’Wax , j’ai eu droit à une série limitée contenant un EP  bonus avec deux pistes, dont ce curieux remix de Portishead: “If You Find The Earth Boring (Portishead Plays U.N.K.L.E. Mix)“.

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#23 — Un dimanche en Pologne

Mieczysław Fogg fut un des grands chanteurs polonais du XXème siècle. Né en 1901 et mort en 1990, il le traversa presque entièrement, avec ses deux guerres, sans jamais s’arrêter de faire des concerts: il en aurait fait près de 16000 durant sa carrière, ce qui ferait un concert par jour, tous les jours, pendant 43 ans — ça me semble dingue, mais c’est la radio publique polonaise qui le dit.
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#22 — Le cliché de la basse lamentable

En ce solstice d’hiver, descendons le long de l’échelle dans les bas-fonds de la terre, dans le sol mineur, dans les root notes. On pourra pour cela emprunter le chemin connu de la “basse des lamentations”, une figure mélodique descendant progressivement l’intervalle d’une quarte, visant à produire son petit effet neurotoxique d’extase et de dépression, à une époque où il n’était pas toujours facile de se procurer de l’opium. Ce motif émotif est vieux de plusieurs siècles, on en trouve déjà la trace au début du XVIIe siècle chez Monteverdi, dans son “Lamento della Ninfa” ou dans le fameux “Dido’s Lament” de Purcell, l’aria de fin de “Didon et Énée” intitulé “When I Am Laid in Earth” — impossible de descendre davantage.

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