Après le succès de “Noël 70”, les Poppys, une quinzaine de jeunes sous la quinzaine, sélectionnés parmi les Petits Chanteurs d’Asnières pour interpréter des chansons de la gauche chrétienne (avec des titres comme “Jésus révolution“, yeah!), remet le couvert pour Noël 1971 avec leur plus grand tube: “Non, non, rien n’a changé“. Sur la face B de ce 45 tours (je réalise à quel point cette phrase n’a aucun sens pour les plus jeunes), sur cette face B, donc, on trouve ce titre tout aussi emblématique de la mondialisation naissante que de la culture hippie: “Love, Lioubov, Amour“.
À cette époque la guerre du Vietnam se “vietnamise” comme on dit officiellement, c’est à dire que Nixon, Brejnev et Mao se disent qu’il vaut finalement mieux se faire la guerre par procuration et envoyer des armes, plutôt que leur jeunesse, afin que les vietnamiens puissent continuer de s’entretuer, sans trop nuire à leur popularité.
Il n’en fallait pas plus pour confier aux Poppys le soin d’interpréter ce texte écrit par Jacqueline Néro, qui imagine Richard, Leonid et Georges partir en Chine pour “rire, boire et chanter dans une surprise-partie entre vieux copains” (oui, Georges est invité aussi, la France étant, comme chacun sait, au centre de l’échiquier politique mondial). Parce que la paix, c’est cool et à l’époque, ces leaders politiques avaient visiblement du mal à le comprendre. Heureusement qu’aujourd’hui, tout a changé et rien de cela n’a continué.