#9 – discothèque

La musique électroacoustique, ou “musique électronique” avant que ce terme ne désigne plus que celles qui puissent se danser en night-club, ou en “discothèque”, pour citer un autre hold-up lexical, est née dans les laboratoires de recherche, les universités et quelques garages d’inventeurs fortunés. Elle n’attire pas les foules (euphémisme), en dehors de quelques curieux de cette entreprise d’exploration sonore, qui ne ressemble pas vraiment à ce qu’on appelle “musique” au milieu du XXème siècle.
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#8 – vivement la reprise

Au cœur de la Nouvelle-Orléans, dans le quartier de Storyville, il y avait Basin Street, “the street where the dark and light folks meet”, un quartier animé de bordels et de bars, dans lequel naissait Louis Armstrong en 1901, et où l’on jouait du “jass” à toute heure de la vie, enterrement inclu. Ce “land of dreams” était un tel bazar que les autorités décidèrent de fermer ce quartier, puis de le raser à la fin des années 1920.

Basin Street, c’est aussi le nom d’un “12-bar blues“, composé par Spencer Williams en 1928, enregistré par le jeune Louis Armstrong cette même année avec son incroyable solo de trompette et son impro de scat libre et drôle. Cette première version est purement instrumentale, mais les paroles de Spencer Williams (qui changent un peu selon les versions) racontent avec nostalgie:

Won’t you come along with me to the Mississippi?
We’ll take the boat to the land of dreams,
Steam down the river down to New Orleans.
The band’s there to meet us, old friends to greet us,
Where all the light and the dark folks meet,
Heaven on earth they call it Basin Street.
Where the elite always meet.
In New Orleans, land of dreams.
You’ll never know how nice it seems or
Just how much it really means.
Glad to be, yes, sir-ee, where welcome’s free, dear to me,
Where I can lose my Basin Street Blues.

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#7 – nostalgie algérienne

Aujourd’hui, une chanson d’Ahmed Wahby, poète et militant algérien né en 1921, considéré comme l’un des fondateurs du genre musical “El Asri” qui se développe à Oran dans les années 1940.

Ahmed Wahby vécut pendant une dizaine d’années à Paris après la seconde guerre mondiale, puis partit à Tunis soutenir le mouvement indépendantiste en créant la troupe musicale du FLN.  C’est durant cette période des années 1960 qu’il semble avoir enregistré “Harguetni Eddamaa” (  حرڨتني الدمعة , “La larme m’a brûlé),  un chant d’amour empli de mélancolie :

La larme m’a brûlé / depuis le jour où tu es partie, ô mon amour / mon âme vit dans les ténèbres /  comme ton cœur est dur, oh oublie-moi / oh celui qui t’as peint à mes yeux / tu es mon âme et tous mes espoirs / tu vis dans mon imagination / et toi seul occupe mon esprit / Quand célébrerons nous les jours que nous avons perdus ? Quand nos cœurs les chantaient et s’en réjouissaient / Pourquoi partir et les oublier, alors que nous connaissons leur signification ?

Par la suite, Ahmed Wahby s’installera à Oran, ville dans laquelle il meurt en 1993… Quelques années plus tard, un rappeur franco-algérien de Vitry-Sur-Seine écrit un texte sur le folklore du retour au pays traditionnel de nombre d’algériens pendant les vacances d’été. Un écho de nostalgie, chanté sur une bande son de DJ Mehdi qui samplera le morceau d’Ahmed Wahby (ce qui lui vaudra d’ailleurs un petit procès par ses ayant-droits). C’était l’été de l’année 2000 et deux raps se disputaient le refrain le plus accrocheur: à Marseille, “Belsunce Breakdown” et à Vitry … ?
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#6 – l’ascension d’Harrison

Où comment l’élévation spirituelle du musicien anglais commencée à Rishikesh se finira dans la ville des anges…
Comme vous avez sans nul doute regardé l’intégralité de “Ek Duuje Ke Liye” hier soir, vous n’aurez pas manqué la dédicace du producteur au début du film à Maharishi Mahesh Yogi , le “gourou des stars”, avec qui les Beatles (parmi d’autres) tentèrent de s’élever au dessus du nuage de fumée des années 1970, pour y voir un peu plus clair et trouver la paix et l’amour.

 
 

L’Inde, son sitar, ses tablas et sa fleur de chanvre étaient déjà bien présents en 1966 sur l’album “Revolver”. George Harrison s’y essaie au sitar sur le psychédélique “Love You To”, dans lequel il répète ce refrain comme un mantra : “Make love all day long / Make love singing songs”.

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#5 – vol direct de Hollywood à Bollywood

On reste à Bombay avec ce morceau “Tere Mere Beech Mein” (“Entre toi et moi”) extrait de “Ek Duuje Ke Liye” (“Faits l’un pour l’autre”), grand succès de Bollywood en 1981, dont je vous laisserai savourer les 2h40 de romantisme aux pétales de rose en version originale si vous ne savez vraiment pas quoi faire ce soir.


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#4 – d’une jungle à une autre

Aujourd’hui, “Straight to Hell”, un morceau de The Clash sorti en 1982, qui évoquait l’immigration au Royaume-Uni et aux États-Unis des anciennes colonies asiatiques, notamment la situation des enfants amérasiens, qui se voient refusés l’accueil aux États-Unis au sortir de la guerre du Vietnam.


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#3 – rumble in the jungle

On poursuit cette traversée de la jungle avec une autre sample du funk des années 1970, transposé dans la pop électro des années 1990, avec “Go Down Dying” du Ray Brown Orchestra, un morceau composé par Antonio Carlos Jobim pour le film “Les Derniers Aventuriers” de Lewis Gibert (le réalisateur de quelques James Bond, dont Moonraker).

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#2 – massive payback

Pour continuer dans l’esprit funk,  “The Payback” de James Brown, ici dans la version live de 1974 à Kinshasa, pour “The Rumble in the Jungle”, le tournoi mythique entre Mohammed Ali et George Foreman (si vous ne l’avez pas vu, foncez voir le documentaire “When we were kings”, qui retrace cet événement).

mais c’est la version studio ci-après qui contient un fameux riff…