Interactive A/V installation with video-mapping on building, in progress.
The premiere will take place at the Nuit Blanche festival in Paris on June 7, 2025, at Parc Raspail in Cachan.
More information soon.
Interactive A/V installation with video-mapping on building, in progress.
The premiere will take place at the Nuit Blanche festival in Paris on June 7, 2025, at Parc Raspail in Cachan.
More information soon.
Quelques images de fabrication du Cinématon, une installation A/V interactive qui sera jouée à la prochaine Nuit Blanche, le 7 juin 2025, au château Raspail à Cachan.
Original arduino duemilanove inside, the italian one!
I was testing out some real-time video matting in Max/MSP, that we developped for an ongoing project, and realized that “sunset.jpg” demo file was a nice match for this memorable dialogue in Romero’s “Night of the living dead”… If it weren’t for all those zombies outside, it could have been such a lovely campfire scene!
Présentation de “The Brain Orchestra”, un instrument de sonification de l’activité neuronale développé en collaboration avec Sébastien Wolf, chercheur à l’Institut de Biologie de l’ENS.
C’est aujourd’hui durant le CFA de la SFA – Société Française d’Acoustique sur le Campus Pierre et Marie Curie de Sorbonne Université.
Performance, conférence et discussion par FORAGES (Gladys Brégeon et Vincent Goudard) qui présentera FIB_R dans le cadre des Journées d’Ouverture Scientifique (JOS) orientées sur les arts numériques.
vendredi 18 avril 2025 à 13h30
Plus d’infos sur la performance : :
gladysbregeon.net/oeuvres/fib-r
vincentgoudard.com/fib_r
Il y a quelque chose d’intrigant dans la pochette de l’album “Unknown Pleasures” de Joy Division (1979). On attribue souvent cette image à Peter Saville, designer pour le label Factory Records à l’époque de la sortie de l’album, mais il n’a fait que mettre en blanc sur noir un dessin déjà paru dans le Scientific American, une dizaine d’années plus tôt.
Lorsqu’en 1998 j’ai acheté l’album “Psyence Fiction” de U.N.K.L.E., le projet à géométrie variable de James Lavelle, fondateur du label Mo’Wax , j’ai eu droit à une série limitée contenant un EP bonus avec deux titres, dont ce remix de Portishead : “If You Find The Earth Boring (Portishead Plays U.N.K.L.E. Mix)“.
Un titre vaporeux, qui avait été enregistré en 1995, un an après “Dummy“, et sur lequel Geoff Barrow articule son scratching sur des nappes cosmiques de pseudo-theremin et une partie de batterie comme il sait les produire. Il est bientôt rejoint par la guitare chevrotante d’Adrian Utley, déjà très grinçante et annonciatrice de la sonorité crue et sans fard du chef d’œuvre éponyme que Portishead allait sortir en 1997, délaissant les réconfortantes rondeurs qu’on pouvait entendre sur “Dummy“.
Le morceau de Portishead est présenté comme un remix d’un morceau de U.N.K.L.E., et il existe effectivement un morceau nommé “If You Find the Earth Boring“, paru en 1995 sur un EP nommé “The Time Has Come“… sauf qu’il est assez différent musicalement, au point qu’on se demande s’il s’agit vraiment du même morceau que son supposé remix.
Celui-là est une curieuse session d’une quinzaine de minutes, qui contient notamment des samples du Dr Timothy Leary, le gourou des psychotropes de la beat, en particulier cette phrase qui donne son titre à l’E.P. d’U.N.K.L.E.: “the time has come … to go out of your mind“.
Elle est issue du film/docu/speech de Leary : “Turn On, Tune In, Drop Out” réalisé en 1966, qui propose à tout le monde de s’en remettre au LSD et au sitar indien pour mieux connaitre le cosmos et soi-même, et d’arrêter définitivement d’écrire en suivant des lignes horizontales.
On trouve encore une autre version de ce morceau de U.N.K.L.E., nommée cette fois “The time has come“, qui est ici en collaboration avec Masayuki Kudo et Toshio Nakanishi, qui forment le duo “Major Force Orchestra”. Elle parait dès 1994 sur une fameuse compilation de la Mo’Wax “Headz — a soundtrack of experimental beathead jams”
La question est la suivante: d’où viennent ces différentes versions, dont le matériau psychédélique semble issu des morceaux d’un même miroir brisé et recollé avec force joints?
Mieczysław Fogg fut un des grands chanteurs polonais du XXème siècle. Né en 1901 et mort en 1990, il le traversa presque entièrement, avec ses deux guerres, sans jamais s’arrêter de faire des concerts: il en aurait fait près de 16000 durant sa carrière, ce qui ferait un concert par jour, tous les jours, pendant 43 ans — ça me semble dingue, mais c’est la radio publique polonaise qui le dit.
Il n’a pas même arrêté pendant le ghetto de Varsovie, période durant laquelle il continua à chanter dans des cabarets, tout en rejoignant l’armée des résistants polonais et en planquant la famille juive du compositeur Ivo Wesby, ce qui lui valut quelques décorations à la fin de la guerre. En 1936, alors que le nazisme arrive au pouvoir dans l’Allemagne voisine, il compose cette déchirante chanson d’amour, dans laquelle sa bien-aimée le quitte pour un plus riche que lui: “Ta ostatnia niedziela“, “Ce dernier dimanche”.
Daj mi tę jedną niedzielę,
Ostatnia niedzielę,
A potem niech wali się świat.
To ostatnia niedziela
Dzisiaj się rozstaniemy,
Na wieczny czas.Donne-moi ce dimanche,
Un dernier dimanche,
Et laisse le monde s’effondrer.
C’est le dernier dimanche
Aujourd’hui, nous nous séparons,
Pour un temps éternel.
En ce solstice d’hiver, descendons le long de l’échelle dans les bas-fonds de la terre, dans le sol mineur, dans les root notes. On pourra pour cela emprunter le chemin connu de la “basse des lamentations”, une figure mélodique descendant progressivement l’intervalle d’une quarte, visant à produire son petit effet neurotoxique d’extase et de dépression, à une époque où il n’était pas toujours facile de se procurer de l’opium. Ce motif émotif est vieux de plusieurs siècles, on en trouve déjà la trace au début du XVIIe siècle chez Monteverdi, dans son “Lamento della Ninfa” ou dans le fameux “Dido’s Lament” de Purcell, l’aria de fin de “Didon et Énée” intitulé “When I Am Laid in Earth” — impossible de descendre davantage.
En italien, le “pianto” (les pleurs) est associé à la seconde mineure descendante, tandis que le “passus duriusculus” (passage difficile) consiste à descendre la quarte dont nous parlions de manière chromatique, c’est à dire demi-ton par demi-ton. Ce motif est même la signature de genres musicaux comme la chaconne ou la passacaille, qui utilisent généralement (quoique pas systématiquement) cette basse descendante comme colonne vertébrale. Ce qui est fort pratique, c’est que lorsqu’on descend ainsi d’une quarte, on se retrouve sur la quinte (j’en vois au fond qui ne suivent plus), ce qui permet ainsi de réaliser une petite cadence, un bon vieux V-I diront celles et ceux qui jazzent, pour retomber sur ses pattes, sur la tonique, après cette douce chute du 4ème étage (et on remarquera ici que “cadence” est issu du latin “cadere”, chuter).
Bref, tout ça pour dire qu’on l’aime bien, cette petite descente de quarte. On la retrouve dans d’innombrables compositions, harmonisées de diverses manières, tantôt diatonique (à la Monteverdi), tantôt chromatique (à la Purcell), ou parfois tronquée, ne descendant que d’une tierce.
On l’entend par exemple dans Michelle et While my Guitar Gently Weeps des Beatles, “Babe I’m gonna leave you” de Led Zep, 50 ways to leave you lover” de Paul Simon, “7 seconds” de Neneh Cherry & Youssou’n Dour, “Mad about you” de Hooverphonics, ou encore dans “Ike’s rap 2” d’Isaac Hayes, repris dans le “Glory Box” de Portishead, et caetera, et caetera, et caedere, et caedere.
En voilà encore un autre, peut-être moins connu que les exemples sus-mentionnés, dans ce titre “Burnin’ Love” de
Vous connaissiez peut-être les Tokyo Cuban Boys qui ont accompagné la grande Chiemi Eri, mais connaissiez-vous le Tokyo Ska Paradise Orchestra ? Si vous avez suivi les JO de Tokyo en 2020, vous les avez vus jouer durant la cérémonie de clôture, dans un stade complètement vide. Oui, c’est bien ça : un concert de ska, joué par un groupe japonais, dans un immense stade complètement vide, retransmis à la terre entière, et cela 75 ans jour pour jour, après que d’autres humains aient envoyé deux bombes atomiques sur ce pays. Un événement éminemment chargé de sens pour nous, humains, mais je veux bien croire que les autres espèces animales de notre planète aient parfois du mal à nous suivre.
Le TSPO commença en 1988 comme une fanfare de rue, sous l’impulsion du compositeur et percussionniste Asa-Chang. Mais ce dernier quitte le projet dès 1993, lassé de poum-tchaker, pour se lancer dans un nouveau projet plus solo: “Asa -Chang & Junray”. Il se fait aider par le guitariste et programmeur Hidehiko Urayama pour concevoir la “Jun-Ray Tronics“, un échantillonneur qui déclenche des sons à partir de la percussion captée en live. Le tabliste U-zhaan rejoint Asa-Chang en 2000 et ils sortent ensemble ce titre “Hana“— “Fleur” en japonais. Si vous ne parlez pas japonais couramment, voilà une traduction des paroles, avec toutes les réserves possibles sur ce qu’on peut attendre d’une traduction faite par une IA. Dans tous les cas, il y est question de fleur et d’un traumatisme lié à aux ténèbres qui ont suivi un “vent terrifiant”, pas de doute, on est bien au Japon.
Une fleur s’est éclose
Terriblement effrayée par le vent
Une fleur que personne n’avait jamais auparavant
S’est écloseJe croyais qu’aucune fleur ne pourrait se trouver là…
Et puis… alors que je pensais ainsi, il y eut une fleur
Une fleur que personne n’avait vue auparavant,
Une fleur qui ne pouvait pas être vue,
Une fleur qui ne pouvait éclore,
A éclosElle est là cependant, elle est là, c’est certain
Une fleur s’est éclose, terriblement effrayée par le vent
Une fleur que personne n’avait jamais auparavant
A éclosLa fleur se balançait, secouée par le vent
Terrifiée et chancelante
Le vent soufflait
Emportant avec lui les fleurs et les rumeurs
Et la fleur était si terrifiée par ce vent
Terrifiée, tremblante, chancelante, secouéeLa fleur pleurait, battue par le vent
Cette fleur qui n’avait jamais vu la lumière
Pleurait
Plus encore que le bruit du vent,
Le vent du bruit.
Tempête sur tempête sur tempête sur tempête
Et puis… et puis… la fleur… la fleur…
Pleurait.Plus de rêves. Plus de vent.
Les nuages non plus ne bougent plus.
Et pourtant, et pourtant, et pourtant…
La fleur choisit les ténèbres
Elle aime cette obscurité et y pleure
Elle pleure dans les ténèbres
Et pourtant, et pourtant, et pourtant…
La fleur était née pour pleurer dans les ténèbres
Elle est choisie, célébrée et aimée
Cette fleur qui n’avait jamais vu la lumière est choisie
Elle est choisie, elle est célébrée, elle est aimée
Elle semble avoir aimé l’obscuritéÔ fleur au cœur indomptable
La lumière sourit devant ton obstination
Que le vent n’ébranle pas
Que l’obscurité ne fait pas pleurer
Qui résiste à la coupe de celui qui aiguise ses ciseauxÔ fleur! Regarde la lune, pas les étoiles
Ô obscurité! La lune est la vraie lumière
Certes, les étoiles sont belles aussi
Mais les ténèbres, comme la lumière des étoiles
Ne sont pas bonnes
La lune est la vraie lumière.
Alors
Repousser les vagues de l’obscurité
Que la lune des ténèbres soit révélée
Que la lumière brille sur cette fleur
C’est ce que je souhaitais.
Et puis… et puis… et puis
La fleur a répondu
Elle a répondu juste une fois
Elle a répondu quatre fois
“Je ne veux pas de lumière, mais de l’eau s’il te plait!”